Evangelizare pauperibus misit me *

Evangelizare pauperibus misit me *

Débat sur l’école et la réforme de Madame la ministre.

Nombreuses personnes qui argumentent la suppression du latin et du grec sous prétexte que ces langues s’adressent à une élite. Et de se jeter des pourcentages à la figure… Je n’ai pas retenu précisément les chiffres car je me méfie de la quantification comme ersatz de vérité (de plus, je ne suis plus au fait de l’organisation scolaire française). Sous réserve, 2 % des élèves du lycée feraient du grec en première. Donc, l’élite d’une élite car tous les enfants ne vont pas au lycée. Mais peut-être que dans ces 2 %, certains élèves de classes défavorisées voient là le moyen de s’élever socialement (à moi Bourdieu!).

Il est étonnant que personne n’invoque le faible pourcentage d’élèves de l’ENA pour réclamer la suppression de cette école.

il est comique de voir traiter de « faux intellectuels » des individus que les médias ont consacrés « intellectuels ». Comme si une essence intellectuelle permettait d’énoncer des « vérités » (ou dénoncer des pseudos vérités).

Il est également étonnant que personne (il est vrai que je n’entends pas tout) n’évoque Ivan Illich et son concept de contre productivité (voir Une société sans école, Paris, Le Seuil, 1971). Soumettre la réalité scolaire au concept de Illich mettrait peut-être en évidence que discuter des contenus des programmes, c’est peut-être prendre les vessies pour des lanternes et discuter des épiphénomènes en croyant traiter du phénomène.

Et si l’école n’était aujourd’hui là que pour formater à « la vie dans l’usine » ou préparer à « la survie dans le chômage » ?

* Il (Dieu) m’a envoyé pour annoncer l’Évangile aux pauvres