On pourrait en effet changer notre concept d’originalité : ne plus considérer l’œuvre comme l’émanation d’une personne humaine mais comme un simple objet. Autrement dit, on ferait de l’originalité un critère non plus centré sur le sujet mais sur l’objet. Serait original non plus le fruit de choix libres et créatifs posés par un être humain mais ce qui serait objectivement nouveau. Mireille Buydens, propos recueillis par Charles Perragin publié le 05 juin 2024
Procrastinateur hyperactif.
Pourquoi toujours tomber sur des bouquins qui me font abandonner ce que je me sentais prêt à exposer et à argumenter ?
J’avais prévu de considérer le technosolutionnisme sous son angle de « mouvement perpétuel de la croissance », telle qu’elle est conçue, dans sa permanence, par le néolibéralisme.
Saisi par le découragement, je vais me jeter sur l’euro de football, avant de me noyer dans les JO, eux-mêmes, avec Le Tour de France. Vais-je donc abandonner l’idée du sport comme hyper-demandeur de technosolutions et l’un des principaux producteurs de CO2 attentant à la santé des individus, sous prétexte d’entretenir leur santé ?
Nous ne voulons plus d’un destin. Nous voulons une histoire.
Baudrillard, Jean
Droit d’auteur ou doigt d’honneur ?
Des individus, dont la créativité se limitait à trouver des gisements de fric, prenant des droits d’auteur sur le vivant, pendant que le moulinage de l’IA faisait disparaître les créateurs véritables… je trouvais que c’était bel exemple de schizoïdie fonctionnelle.
Les progrès et développements technologiques de l’IA – émergence des LLM (Large Language Model), etc. – permettent désormais d’envisager une thérapie à ce cas de schizoïdie fonctionnelle.
Mireille Buydens : “ Notre conception du droit d’auteur est de plus en plus obsolète ” (La Propriété intellectuelle, 2012), Nous arrivons à la croisée des chemins : soit nous considérons que le produit de l’IA tombe dans le domaine public, soit nous changeons notre conception de l’œuvre.
Dans un petit livre, par la taille, qui vient de sortir en 2024, L’avènement de la singularité. L’humain ébranlé par l’intelligence artificielle – voir en particulier le chapitre « Singularité et ruses de la raison », pp. 99-108 – Paul Jorion amène des réflexions qui paraissent faire un point de la situation que peu de personnes osent faire.
« La singularité, en déclenchant un processus dont l’humain est sans contexte l’auteur mais dont la direction lui échappe cette fois entièrement, n’est-elle pas l’occasion pour qu’apparaisse pour la première fois, en pleine lumière la ruse de la Raison, un processus qui n’était à l’œuvre que subrepticement aux époques précédentes de l’Histoire, mais qui, à partir de maintenant, crève les yeux ? » (p.103).
« Si nous adoptons cette hypothèse d’une force unique à l’œuvre pour la ruse de la Raison et la Singularité, susceptible d’être lue d’une part par la philosophie et d’autre part par le discours sur la technologie, une chose est sûre : celle-ci a indubitablement façonné notre passé, orienté notre présent et est en train de modeler notre avenir. » (p. 105).
Ruse de la Raison
Le moment où Hegel ferait un bras d’honneur à Heidegger est-il venu ? Q Star (Q*) rendra-t-i les implants cérébraux de Neuralink obsolètes ? La Ruse de la raison prévoit elle d’abord d’achever les JO qui s’annoncent, plutôt qu’ils s’achèvent ? Nous ne le saurons pas, excepté pour les JO, en écoutant les chaînes de formatage en continu (qui dépendent certainement des stratégies de la ruse de la Raison).
Il mourut avec un bel avenir derrière lui.
X.

Comment se fait-il que le développement de la société chrétienne et de l’église ait donner naissance à une société, à une civilisation, à une culture en tout point inverse de ce que nous lisons dans la Bible, de ce qui est le texte indiscutable à la fois de la Torah, des prophètes, de Jésus et de Paul Paul. Jacques Ellul, 1984. La subversion du christianisme).
Manifestement même chez nous, la solidification, la cristallisation de la vie ne sont pas encore terminées et quelques marches sont encore à franchir pour arriver à l’idéal. L’idéal, c’est clair, sera atteint lorsque rien n’arrivera plus. Zamiatine, Eugène. Nous autres, Paris, Gallimard, 1972:35
Ma naissance est l’un de ces faits auxquels je suis bien forcé de croire, car je n’en ai personnellement aucun souvenir. Au cas où il y ait une vie après la mort ou quelque chose du même genre, je ne me souviendrai probablement pas non plus de mon décès. Donc, s’agissant des deux faits fondamentaux de notre être, ou non être, au fond, toute certitude est impossible. SLAWOMIR MROZEK
La flamme est l’advenir de l’orme
Aymé Shaman, victime d’un seau de chêne