Dans mes rêves errants, Ciel!
• nous ne sommes plus dans le capitalisme, système dans lequel des individus sont prêts à prendre des risques auprès de banquiers qui, par le crédit qu’ils leurs donnent, « fabriquent » de la monnaie ;
• nous sommes dans un système où des banques centrales impriment des liquidités pour garantir les risques que les banquiers auront pris en achetant des obligations d’États qui s’endettent en « fantasmant » de la richesse. Nous sommes donc dans un système où une banque too big too fail est une banque dont l’État a besoin pour continuer d’oublier qu’il vit au-dessus de ses moyens (avec la globalisation, « dont le monde a besoin ») ;
• nous sommes dans un système où ce sont des robots qui opèrent les transactions et où l’avantage concurrentiel est représenté par la vitesse des microprocesseurs ;
• nous sommes dans une société hyper-industrielle (et non post-) où les institutions « traditionnelles » ont atteint leur seuil de contre-productivité ;
• nous sommes dans un système de contre-productivité où les États abandonnent leurs tâches régaliennes (voir les milices privées, les PPP, le capitalisme cognitif abandonné au GAFA,…) ;
• nous sommes dans un système de simulacre et d’hyper-réel suffisamment cohérent pour faire croire que le réel existe toujours ;
• nous sommes dans un système où les industries de programmes monétarisent des services qui « court-circuitent » les institutions de programme (principalement l’école et la famille) ;
• nous sommes dans un système de prolétarisation généralisée : après le prolétaire prolétarisé sur sa machine-outil, c’est aujourd’hui le consommateur (de l’écolier au cadre supérieur) qui est prolétarisé, penché sur son Smartphone et se battant avec ses applications.
Dans mon référentiel, tout tend à devenir hyper : -marché, -réel, – industriel, -etc. Société du simulacre où la réalité « a besoin de l’image qui la redouble pour exister en tant que réalité », où la mort du lien social a besoin de la locution du « vivre-ensemble » pour croire à sa permanence, comme la locution « réalité augmentée » pourrait faire croire à la permanence du réel.
Réalité augmentée : dans un monde qui rend sourd, la technique nous permet d’accéder à la quadriphonie, c’est-à-dire à une « qualité d’écoute » que n’offre pas « le réel ».
Quantophrénie : maladie dont les symptômes consistent à te faire croire que tu vas droit et que ton discours est cohérent en te faisant oublier que Moïse était bègue et Œdipe boiteux. Aimé Shaman