Tous avec, contre…
D’où vient cette compétence des leaders populistes de droite, généralement millionn-milliardaires, à se faire passer pour des pauvres ? Forts de ce paupérisme autoproclamé, ils se croient autorisés de parler au nom du « Peuple », vocable que l’on écrira avec une majuscule pour mieux émasculer la réalité qu’il est censé désigné.
Une très forte honnêteté nous obligerait à considérer des populistes de gauche qui, sans être millionn-milliardaires, partant du constat qu’ils veulent distribuer l’argent public, s’idéalisent comme des altruistes et des bienfaiteurs.
L’opposition gauche/droite ne semble plus pertinente, les conservateurs et progressistes se croisent sous toutes les latitudes idéologiques, les écologistes thermonucléaires s’étripent avec « ceux du retour à la bougie », etc. les enfants du système se présentent comme « anti-système ».
Il semble qu’une véritable opposition existe surtout entre les bénéficiaires de la redistribution et ses laissés-pour-compte. Les premiers peuvent profiter d’une « mondialisation » quand les seconds ont peur de ne plus savoir où ils habitent.
Les populistes, se réclamant de droite ou de gauche, dénoncent les « gens de partout » exploiteurs du « Peuple de quelque part ». Comme les riches faisaient oublier leurs avoirs, les héritiers du système ont la compétence de se proclamer anti-système. Comment cela est-il possible ?
Si l’on observe les relations sociales, il faut constater une raréfaction du « Nous », mort dans les simulacres qu’offrent les réseaux sociaux et clubs de rencontre(s) – vive la Fête des voisins et Tinder. Désormais, le Nous se vivra dans son illusion, le « On ».
La mort du Nous n’aura laissé la place qu’à un « Moi, Je… » que le « Like » prend pour un _On ! Fin des grands récits et triomphe des petits contes de la pub : le marketing et l’obsolescence programmée meubleront désormais le Je d’illusions, laissant à jamais son à-venir en suspension.
Je crée la marque Les Républicains, je dépose le label Les Patriotes. Une fois fait, je demanderai aux citoyennes et citoyens d’adhérer. Depuis mon asile fiscal, je dénoncerai à la vindicte du Peuple les non adhérents.Aimé Shaman