C’est pas la mort!

C’est pas la mort!

Loin des transes humanistes…

En cette fin d’année où bientôt l’Autre, celui qui est né pour ressusciter, va occuper les vitrines des grands magasins et les crèches des mairies tenues par le Front National (et apparentés), il est temps de nous occuper, sinon de ressusciter, au moins de ne pas mourir.
Mourir est sur le point de devenir, est déjà devenu, une faute dont je serais le seul à porter la responsabilité. La mortalité est devenue obsolète et c’est désormais l’immortalité qui est tendance. Nous adaptons nos conduites et adoptons des modes de vie comme pour satisfaire aux impératifs de l’immortalité. Dans le même temps les pubs nous incite à conclure des assurances obsèques.
À la télé, des seniors qui semblent tout faire pour échapper aux apparences de leur âge,Et sans s’occuper des contradictions avec les messages qu’ils transmettent, adoptent un comportement infantile pour s’inquiéter s’ils ont bien pris leur médicament et en combien de lettres s’écrit « Phytalgic ».
Le 23 septembre 2015, à moins que ce ne fut le 12 octobre, j’aurai manqué à la plus élémentaire des prudences en n’ayant fait « que » 5000 pas lieu des 10 000 que la société quantophrénique m’avait recommandés de faire. Pas de circonstances atténuantes : malgré un rappel incessant dans les médias, je n’avais pas acquis l’Apple Watch – mettons les majuscules qui (s’)imposent -, laquelle n’aurait pas manqué de me rappeler à l’ordre.
je dois me comporter de manière à ne pas tomber malade et, si je tombe malade, je serai regardé comme suspect : je n’aurais pas fait ce qu’il fallait pour ne pas être malade ! Et si je tombe malade, c’est de ma faute : je dois donc culpabiliser !

Progrès : au lieu de mourir de la silicose, on m’a offert mourir de l’amiante avant de la remplacer par le médiator. Aimé Shaman