Hibou(x) = Chou(x)

Hibou(x) = Chou(x)

Chez Vegan, on mange pas chair

Dans un environnement où toute nourriture volontairement absorbée s’accompagne de substances involontairement ingurgitées, des pratiques alimentaires se font sans : sans gluten, sans lactose, sans…

Dans une époque où l’on croise nos contemporains sur les trottoirs ou dans les couloirs sans leur adresser le moindre signe de reconnaissance, l’animal se fait « de compagnie ». Il faut bien quelqu’un (!) À qui parler quand on a un voisin sur qui l’on peut aboyer.

Les anti-spécistes abattent la barrière que les humains arrogants avaient construite entre l’homme et l’animal, inconscients de leur suffisance à établir une distinction entre l’animal et le végétal.

Des vegans nous culpabilisent de prendre (encore) du plaisir devant une assiette, oubliant, le temps d’une pause, les rythmes du travail et la précarisation de l’emploi. Tendance à amalgamer conditions d’élevage, conditions d’abattage et absorption de protéines animales.

Accord minimal sur l’élevage industriel, sur les conditions éthiquement insupportables et gustativement discutables qui transforment Homo sapiens sapiens en un consommateur d’hormones et de perturbateurs endocriniens.

Il paraît important de noter que, dans un monde « utilitariste », l’animal perd son utilité (autre que de tenir compagnie à un être « seul parmi les autres »).

Plutôt que de reconnaître cet état de solitude individuelle, il vaut mieux vouloir rendre universel notre amour pour les animaux. En oubliant que notre ethnocentrisme imposera notre vision du monde à des sociétés (de moins en moins nombreuses, d’accord !) qui n’ont jamais pratiqué notre manichéisme nature / Qulture (voir les travaux de Philippe Descola).

Dans cet environnement d’anthropologisation des animaux qui est le nôtre, je me prends à rêver d’une à l’humanisation des humains qui nous rendraient sensibles à la souffrance d’autres humains qui tentent de traverser des mers et des pays, souvent contraints d’abandonner le leur à cause de nos pratiques néocolonialistes.

Pour celles et ceux qui ne voudraient pas penser aux autres, trop occupés à nourrir leur animal de compagnie, mentionnons leur au moins qu’elles / ils peuvent être manipulés par des commerçants plus préoccupés par leur argent que par l’amour des animaux.

Voir à ce propos l’article de Séverine André, dans Vigousse(24 février 2017), « Un grand repas pour l’humanité ». Extraits :
Mais la recherche se poursuit et nombre de start-up s’évertuent à bâtir un monde meilleur encore meilleur. Tour d’horizon de ces sociétés dont les intentions ne sont pas toujours très claires.
Ceux qui font rimer véganisme et sevrage. Bizarrement, la plupart de ces boîtes redoublent d’inventivité pour que les accros à la viande puissent continuer à manger de la viande, mais sans viande. Ainsi, Impossible Food a récemment présenté son burger végétal… saignant! Et ce grâce à la synthèse d’une molécule « qui donne au sang sa couleur rouge et son goût métallique ». […].
Ceux qui voulalent se taper un délire. A Berkeley, une bande de « biohachers » cherche à mettre au point un fromage à partir de la séquence du génome d’un mammifère marin. « On a tenté l’expérience avec du lait de narval, parce que l’idée était assez cool. L’idée de faire quelque chose qui sort des sentiers battus a beaucoup plu aux gens » […].
[…].
Ceux qui font forte impression, Modern Meadow, la start-up qui s’est mis en tête d’imprimer du cuir, avait fait grand bruit en 2011 avec son projet de fabriquer des steaks à l’imprimante 3D. Que le consommateur, pour une raison éthique, souhaite trouver une alternative à la viande, on le conçoit aisément. Qu’il soit pour cela réduit à manger un amalgame de cellules musculaires sorti d’un appareil de bureau, la chose est plus discutable.
Ceux qui ont le faux beurre et l’argent du vrai beurre, Beyond Meat, qui a déjà collecté, au gré de financements participatifs, des millions de dollars pour ses steaks en plantes, est aujourd’hui soutenu par Microsoft et les géants agroalimentaires General Mills et Tyson Foods. La start-up a récemment insisté sur le fait qu’elle resterait indépendante. On la croit. Comme on croit un adolescent se rendant à la Fête cantonale des jeunesses en jurant de rester sobre.
[…] (Séverine André Vigousse (p. 11).

Bon appétit ! En ne perdant pas de vue que le bio a peut-être atteint son stade de « contre productivité » : le meilleur moyen de détruire plus rapidement la nature ?

Ne donnez jamais à manger des lentilles à vos jumelles : ça les ferait grossir ! Aimé Shaman