L’Avenir d’un futur sans histoire

L’Avenir d’un futur sans histoire

Parce que je le vaut bien!

Pour masquer que le présent tue l’avenir, le marketing recycle en « produits » le bon sens « du passé », sous l’étiquette « développement personnel », donnant ainsi l’illusion qu’un futur est possible, à condition de volonté individuelle, laquelle se confond avec la sacro-sainte motivation managériale.

Pour « fonctionner », besoin de cette schizoïdie : d’un côté, un acharnement à taxidermiser le pré-industriel en antiquités, et de l’autre, un non moindre acharnement à détruire ce qui « est dépassé ».

Un recours, cependant, au « passé » : cet acharnement à compter pour justifier et présenter comme « rationnels » des comportements présents, comme coulant de source. La quantophrénie comme scotomisation de cette shizoïdie.

Besoin de nous complaire à envier ces Africains qui, eux, « ont le temps », de les prendre en photo au moyen de notre montre connectée, et de les laisser se noyer en Méditerranée si, par instinct de survie, ils étaient prêts à « perdre leur temps » et à risquer la mort.

Notre seule préoccupation : l’auto-conservation ! (en s’en remettant tout de même à nos appareils connectés).

 Durer le plus longtemps possible sur cette planète, en étant plus ou moins conscients que nos efforts pour durer la désertifient et raccourcissent sa durée de vie. Qu’importe : je brûle les ressources de la Terre, mais j’en ai les moyens.

Le diesel peut survivre en « old timer », la merde industrielle en « vintage » et les vieux mourir en botox. Les anglicismes et la chimie comme tente à oxygène de nos bégaiements anthropiques.

Aimé Shaman