On ne prête qu’au RIC

On ne prête qu’au RIC

Ciel, mon référent d’hommes

Un précédent papier m’avait fait retourner dans le livre de Baudrillard (1976), L’Échange symbolique et la mort.

Je ne résiste pas au plaisir de citer un passage qui paraît pour le moins d’actualité :

Nous vivons sur le mode du référendum, précisément parce qu’il n’y a plus de référentiel. Tout signe, tout message (aussi bien les objets d’usage « fonctionnel » que tel trait de mode ou n’importe quelle information télévisée, sondages ou consultation électorale) se présente à nous comme question/réponse. Tout le système de communication est passé d’une structure syntaxique complexe de langage un système binaire et signalétique de question/réponse – de test perpétuel. Or tests et référendum, sont, comme on sait, des formes parfaites de simulation : la réponse est induite par la question, elle est design-ée d’avance. Le référendum n’est donc jamais qu’un ultimatum : unilatéralité de la question, qui n’est justement plus une interrogation, mais imposition immédiate d’un sens où le cycle s’accomplit tout d’un coup. Chaque message est un verdict, comme celui qui tombe des statistiques de sondages. Le simulacre de distance (voir de contradiction) entre les deux pôles n’est, comme l’effet de réel à l’intérieur même du signe, une hallucination tactique.

© Rocbo

Il n’y jamais loin de la croupe aux lèvres 

Aimé Shaman