Après le nihilisme… (c’est pas rien!)

Après le nihilisme… (c’est pas rien!)

Toujours des extraits de l’article de Mehdi Belhaj Kacem « Après le nihilisme » in Nietzsche. l’anti-système. Philosophie magazine. Hors-série numéro 26.

Le nihilisme, c’est de prendre la métaphysique au mot : oui, il y a « de » l’éternité, mais il n’y a pas que l’éternité qui soit éternelle. Ni les plantes, ni les bactéries, ni les animaux ne le sont : le « devenir » nietzschéen là en effet emporté à plate couture sur «l’être » fixiste des métaphysiciens et théologiens. Mais ce que ne voyait pas Nietzsche, c’est que ce triomphe du « devenir » n’est à son tour une « bonne nouvelle » (un « gai savoir ») qu’illusoirement. Car précisément ce que nous démontre la facticité de la science et de l’emprise technologique, c’est que l’impasse métaphysique (et dont le nihilisme même) est encore plus profonde que ne le croyait Nietzsche. C’est qu’il semble bien que l’animal susceptible de s’approprier l’éternité seulement formelle de ce qui est, l’animal scientifique, accélère la précarité de toute chose plutôt qu’il ne la dépasse, […]. Notre situation, en d’autres termes, est un oxymores tragique : plus l’on s’approprie de choses (la fermentation des sucres par les bactéries aux origines de la vie, puis la lumière et l’eau par les végétaux, puis le végétal et la proie par les animaux, enfin les vérités « éternelles » du cosmos par la science), plus, en quelque sorte, on en paie le prix. L’éternité sur laquelle s’est si longtemps extasiée la métaphysique se paie de son exact contraire : d’une précarité et d’une évanescence vertigineuse de toutes choses, jusqu’à l’extinction désormais programmée de l’espèce technoscientifique, si nous ne réagissons pas à temps (et le fait est que nous ne réagissons toujours pas).
[…]
Et on peut alors, enfin poser la seule question qui mérite désormais de l’être en et par la philosophie : l’être humain sachant désormais cette précarité essentielle et omnivore qui est son élément, saura-t-il enfin se montrer digne du cadeau miraculeux, la virtuosité technologique, qui lui a été fait non par quelque Dieu mais par la contingence pure ? Ou s’évertuera-t-il, dans sa cécité suicidaire, à se comporter en enfant éternellement gâté de la « création », savoir en assouvissant son avidité sans limite sans regarder aux frais, désormais évidemment apocalyptiques ?
Mehdi Belhaj Kacem (pp. 27-28).

Ce n’est pas demain que je vais abandonner le concept de Contre productivité.
Une réflexion philosophique semble également à faire sur l’évacuation, par le structuralisme de l’humain aux dépens des structures inconscientes. Cette réflexion n’est naturellement pas indépendant d’une autre réflexion : celle du rôle de Martin Heidegger dans l’histoire de la philosophie, du rôle des acteurs de la French Theory dans la disparition de l’homme, non plus producteur de langage, mais produit par la langue…

Qui se souvient de l’arrivée de Plioutch en « terre libre »après son séjour dans les hôpitaux psychiatriques soviétique? Le « Monde occidental » le fait contrôler par un psychiatre qui le juge sain! L’idéologie est une grande chose qui se passe du réel, et comme la cheminée, elle permet de croire au Père Noël en refusant de regarder Coca-Cola.Aimé Shaman