Des vaches de salaires pour faire son beurre !

Des vaches de salaires pour faire son beurre !

Revenu (inconditionnel) de beaucoup de choses…

En mai 2016 (Suisse) : discussion d’une loi pour limiter le salaire des patrons à 100 SMIC (bien après l’acceptation par le peuple suisse de l’« Initiative Minder » sur les hauts salaires) . Le droit et la loi envisagés comme moyens de limitation de l’hùbris. Le concept Illichien de « contre-productivité » se manifeste dans la judiciarisation.

Pourquoi 100 ? Pourquoi pas 50, 200, 300… Prétention quantophrénique à gérer l’hùbris. Le fait est que le salaire de Carlos Ghosn (Renault + Nissan) représente 1100 années de SMIC. Et que le patron du Crédit Suisse, Monsieur Tidjane Thiam, a perçu une vingtaine de millions de francs suisses en 2015).

Le 5 juin, on votait en Suisse sur un revenu inconditionnel (Initiative « Pour un revenu de base inconditionnel »). Mis à part le fait qu’il faudrait peut-être réfléchir sur l’efficacité du « système démocratique » (même en Suisse qu’on cite souvent en exemple), Il vaudrait la peine d’analyser les ambiguïtés dans les motivations des partisans de ce RBI.

Dans la mesure où des individus de « la droite » comme de « la gauche » en sont partisans, il faudrait certainement chercher les indices d’un (dys)fonctionnement à deux niveaux. Par exemple :
– pour une gauche altruiste, cela permet « aux pauvres » de vivre (sans envisager, qu’en social-démocratie, vivre, c’est être consommateur !).
– pour une droite « ploutocrate », c’est un moyen de se laver les mains et se débarrasser des aides sociales en prétextant : « on a déjà donné ».

C’est aussi une raison pour une « gauche-droite sociale-démocrate » de se réjouir en voyant arriver du numéraire qui permettra peut-être aux « pauvres », dans le sac et le ressac des obsolescences, de croire au bonheur et, certainement, aux Présidents de se persuader que « la relance, c’est maintenant ! », pour changer.

Nous sommes passés d’une société du combat à une société du débat. Le combat exige des convictions quand le débat se satisfait d’opinions. Le combat impose des phases de discrétion et de préparation pour augmenter les chances d’une issue favorable. Le débat peut se contenter d’improvisation(s), mais exige une exposition médiatique. Aimé Shaman