Philippe Muray, Ultima necat I (p. 31)

20 juin. Thèse pour Céline.
Le philosophe demande à quelles conditions quelque chose de positif peut-être possible. À quelles conditions le Bien, à quelles conditions la Morale, à quelles conditions l’Ethique, la Révolution ? À quelles conditions peut-on améliorer le monde ?
L’art, la littérature, l’écrivain, ne naissent pas d’un constat sur le donné, mais du projet consistant à meubler une absence.[…] Parti de l’absence, confronté à l’absence, habité par l’absence aggravée de ce fait que l’absence est aussi celle d’une parole tue devenue écriture, l’écrivain connaît a priori l’aspect de non-sens du monde, lapsus de verbe et lapsus de matière, il travaille à donner une parole qui traduit l’anéantissement vécu de la parole.