Fuck news (2)

Réhabilitons le soldat Richard Virenque.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a déclaré que la cérémonie d’investiture de Trump, le 20 janvier 2007, avait été «la plus grande en termes d’audience et que la pluie s’était arrêtée durant le discours du président. Déclarations démenties par les faits, mais il s’est justifié en disant «Parfois, nous pouvons être en désaccord avec les faits. »

La conseillère du président Trump, Kelly Anne Conway, qui répondait à un journaliste lui faisant remarquer que ces allégations étaient fausses, a forgé une notion épistémologique d’importance, celle de faits alternatifs.

Dans sa lettre de démission, Michael Flynn, 25e conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a reconnu avoir «par inadvertance trompé le vice-président élu [Mike Pence] et d’autres personnes avec des informations incomplètes sur [ses] discussions téléphoniques avec l’ambassadeur de Russie. ». Il a ajouté qu’il avait «présenté des excuses sincères au président et au vice-président », étant entendu que, dans un tel espace, la sincérité des excuses peut se ranger sous la catégorie des faits alternatifs.

Les mentalités ayant bien évolué, il est temps de réhabiliter le coureur de l’équipe Festina, Richard Virenque, qui avait été pris la main dans le pot d’EPO, sur Le Tour de France 1998 et qui avait déclaré avoir été dopé « à l’insu de son plein gré.

Dans son livre, Penser dans un monde mauvais, Geoffroy de Lagasnerie, développe un ensemble d’analyses radicales sur l’autonomie de la culture, la valeur du savoir et de la vérité : quelle peut bien être la signification d’une « bonne » vie intellectuelle dans un monde mauvais ? Dans une émission de radio, je l’ai entendu déclarer préférer la notion de « oppositionnel » à celle de « critique ». Et de réfléchir sur le rapport de l’intellectuel aux luttes et la possibilité de concevoir une pratique de connaissance qui soit oppositionnelle.

À écouter les nouvelles, je ne peux m’empêcher de penser que nous avons plus affaire à des discours plus ou moins critiques de plus ou moins experts plus ou moins documentés que de points de vue développant une connaissance qui soit oppositionnelle, au sens de Geoffroy de Lagasnerie.

Les populistes ? S’efforcent de montrer que l’expression « démocratie représentative » est un oxymore et que voter pour eux la transformera en pléonasme. Aimé Shaman