INTEL y Gens

© Intel

  • Gens : groupe familial portant le même nom, le gentilice, nomen gentilicium.
  • INTEL y Gens : groupe social de même comportement,  noumène gens silicium.

La tristesse de l’intelligence artificielle est qu’elle est sans artifice, donc sans intelligence.

Baudrillard, Jean. Cool Memories (1980-1985).

Nous ne savons pas ce que peut notre corps, pas en core.

Que pourrait notre cerveau si nous passions autant de temps en sa compagnie que nous en consacrons à comprendre comment entrer des « macros » dans un tableur Excel ?

Les « shootés à la honte prométhéenne » préfèrent considérer le « psy… » (à qualifier) Elon Musk comme « surdoué » ; ils peuvent (éventuellement) se porter volontaire pour une implantation d’électrodes dans le cerveau.

Il est tout de même plus trépidant de traiter avec Dieu sur terre que d’explorer les parts divines en soi.

Mais comment utiliser sa capacité cérébrale, quand le cerveau a honte devant la machine ? L’organe qui pouvait soulever des montagnes s’est bloqué devant le grain de sable Neurolink. À quand l’Asperger arrosé ?

Écologie et biodiversité : que se passe-t-il quand une puce Neurolink rencontre une araignée dans le plafond ? (Aymé Shaman).

Nous avons appris notre langue avant sa grammaire et saisit le monde avant la connaissance de la loi de la gravité (mais ne pas oublier que un demi de j’étais deux ne condamne à rester seul. C’est pas drôle !).

Le spectacle de la machine qui produit du sens dispense l’homme de penser.

Baudrillard, Jean.

Les outils avec lesquels on écrit contribuent à nos pensées

Friedrich Nietzsche

Retour à Günther Anders.

Des décennies d’écranS – le Dieu télévision a envoyé son messie Marketing dans les foyers, pour les multiplier – ont formaté le peuple en vulgum pecus. Aujourd’hui, des dividus self quantified veulent ressembler aux algorithmes qui les formatent.

À une époque, on donnait son corps à la science. Aujourd’hui, on délègue son cerveau aux algorithmes, avec peut-être le fantasme ultime de devenir l’inspirateur de l’algorithme princeps, celui qui rendra première la grammaire marketing, précédant la langue naturelle.

© Hitek.fr

L’information peut tout nous dire. Elle a toutes les réponses. Mais ce sont les réponses à des questions que nous n’avons pas posées, et qui ne se posent sans doute même pas.

Baudrillard, Jean.

L’IA comme Mantra commentera (Untel aphone, mais smart)

Au mépris de l’oxymore, l’expression « Intelligence Artificielle » (IA) tourne en boucle, manifestation, dans beaucoup de situations, sinon de bêtise naturelle, au moins d’ultracrépidarianisme.

Souvent, l’expression semble faire référence à un immense réservoir de données dans lequel des algorithmes, interrogés par des personnes compétentes, c’est-à-dire dotées de capacités critiques sur la qualité des résultats obtenus, donne des réponses à des questions précises.

L’utilité et l’efficacité de tels dispositifs est indéniable, et le « contrôle qualité » est assuré par l’utilisateur, personne directement concernée.

Le problème se corse lorsqu’il s’agit d’IA générative, c’est-à-dire qui se spécialise sur la création de données et de contenus. Dans les cas les plus nobles, les résultats peuvent servir des buts artistiques, mais existe-t-il une limite dans l’utilisation « perverse » des effets de ce que l’on continuera appeler intelligence (qui cessera alors d’être artificielle, tant ses effets seront bien réels).

« L’IA générative est un modèle qu’on ne contrôle pas » déclare Laurence Devillers à Samuel Lacroix (Philosophie Magazine, 07. 03. 2024) [Devillers ou Devillairs?]

Google, qui avait décidé de présenter Gemini, son intelligence artificielle, s’est retrouvé avec des images générées de nazis noirs, de vikings asiatiques,…

Le groupe a plaidé le bug. Mais comme l’écrit Lacroix, l’hypothèse l’plus probable est que « la firme américaine ait fait preuve d’une forme de zèle dans l’exigence […] de diversité. »

Pour Laurence Devillers, c’est « la démonstration que, même quand on cherche à empêcher des biais, on n’en produit d’autres. » Et Lacroix d’évoquer qu’il « faudra nécessairement en passer par une forme de censure qui se matérialisera d’une manière ou d’une autre. » Au royaume de l’éthique des droits, bonjour l’ambiance !

Les technosolutionnistes, faute de maîtrise, « mantriseront » : « c’est le progrès. On n’arrête pas le progrès ! La solution sera trouvée. Comment ? Avec l’IA ! » Quod erat demonstrandum (ce qui était à démontrer), comme on aurait pu dire, chez Plaute.

Model collapse des IA (voir Maxime Gaulhet, 26. 09. 2023).

Le model collapse est un phénomène qui se produit lorsque les IA génératives sont entraînées sur des ensembles de données qui contiennent du contenu généré par des IA.

Dans ce cas, les IA génératives apprennent à reproduire les défauts et les biais de contenus précédemment générés.

Et Gaulhet de s’interroger sur comment sauver les IA de leur autodestruction.

Je renvoie à l’article cité, mais en bref, il s’agit de s’assurer de la qualité des résultats en utilisant des données de haute qualité. Donc de prendre du temps. Et le temps, c’est moins de retour sur investissement.

Quand on voit ce qu’a fait Elon Musk avec le contrôle qualité chez Twitter, devenu X, on peut émettre l’hypothèse de « vœux pieux ».

Les IA génératives, aussi connes que les humains qui sur les réseaux, répercutent bien évidemment les fake news. Ces IA, dans leurs itérations, répercutent les erreurs produites par les algorithmes d’autres IA, en les amplifiant : feedback loops(FBL).

On peut supposer que les IA, utilisant sans contrôle qualitatif les résultats d’autres IA, finissent par produire des résultats catastrophiques. L’intelligence artificielle aura ainsi égalé la bêtise humaine naturelle !

Mais l’IA a un avenir : pour faire élire des Trump, des Bolsonaro ou des Milei, il est nécessaire de recourir à des intelligences artificielles, même si WhatsApp peut largement suffire.

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Le dernier livre de Enthoven (2024)

© Redmer Hoekstra

Quand monsieur Untel et monsieur Untel reviendront de chez Intel, nous aurons une procession de macro-processeurs.

Aymé Shaman, devant la statue de Guillaume UnTell.