Légende de la photo en bannière : The economist Milton Friedman in 1968. “The more complex the regression, the more skeptical I am,” Friedman liked to say (L’économiste Milton Friedman en 1968. « Plus la récession est complexe, plus je suis sceptique », aimait à dire Friedman). Encore un parole historique.
© Meyer Liebowitz/The New York Time
Plus nous nous enfermons sur des plates-formes et acceptons leurs formatages – lesquels imposent la diminution de nos territoires d’intimité – plus nous protestons en évoquant des atteintes à « nos libertés ». Le pluriel à notre liberté singulière comme mantra, pour se persuader d’une non culpabilité, dans notre responsabilité de se retrouver enfermé
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© √incent dessinateur Vigousse

Au cours d’une vie, on marcherait 3800 km derrière un caddy (d’où, sans doute, le nom de supermarché ). Ça en fait du chemin dans l’autre sens si on a oublié le beurre.
Hervé Le Tellier, Guerre et plaies, 2003
Man muss nicht Höhn verhöhnen (Hohngelächternd Milton)
Trad. On ne doit pas se moquer de Höhn (Milton taquin)
… Comme on ne doit pas se moquer que Milton Friedman a pu étudier grâce à des bourses. C’était avant qu’il ne forge ses théories économiques.
Le développement historique des sociétés a consacré la suprématie d’une civilisation capitaliste », laquelle a fait passer l’économie d’une réalité de « sciences humaines » à un statut de « science exacte ». Pour renforcer ce statut, et par des stratégies non dénuées d’intelligence, les tenants de la « science économique » ont réussi à faire croire à l’existence d’un « prix Nobel d’économie » quand il ne s’agit, en réalité, « que » d’un prix « de la banque de Suède », qualifié « en l’honneur d’Alfred Nobel ».
Doté d’un opérateur « objectif » universel, le capitalisme pouvait désormais s’arroger le droit de juger du « développement » et du « sous-développement » des sociétés de la planète, pendant que Francis Fukuyama proclamait « la fin de l’Histoire ».
Le capitalisme repose sur une croissance illimitée dans un monde fini. Ce « forçage » de la nature a un coût (qui ne « coûte » rien aux humains – à court terme -, puisque la nature « donne »).
L’illusion d’une santé et d’une croissance capitaliste impose la financiarisation de l’économie et l’obligation de la dette : cette dernière est en effet la seule méthode qui permet de créer l’illusion, quand on vit « au-dessus de ses moyens ».
Le capitalisme financiarisé, contraint d’entretenir la croissance et sa relance permanente, se doit de produire des consommateurs et de s’efforcer de les fidéliser, dans des stratégies de marketing dont les résultats les plus évidents sont la consommation de ressources, et son corollaire, la production de déchets.
Le capitalisme financier « enferme l’humain » dans une pathologie que j’appelle « Schizoïdie fonctionnelle » (pour lui) et qui enferme l’humain dans des fonction de rouage dans des processus (la consommation étant un processus comme un autre).
L’in-dividu est devenu un « dividu » (pour reprendre Deleuze et Guattari, que je soupçonne d’avoir siphonné [un peu] Günther Anders), ego-grégaire et seul parmi les autres.
S’il a le malheur de se plaindre de sa situation, les libertariens lui diront qu’il n’a pas su valoriser son capital personnel, et que, dans un monde d’« étique des droits », il n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même.
Les adeptes de Milton Friedman – et qui auront bien intégré Mandeville – auront su, eux, bénéficier des contrats publics, en proclamant que « L’État, c’est le problème ! »
La société de consommation a besoin de ses objets pour être et plus précisément elle a besoin de les détruire.
Baudrillard, Jean. La société de consommation.
Ah, la complexité et les faux sceptiques !
Nous proclamons tous, de concert, que nous vivons dans des systèmes complexes, que les méthodologies pour les appréhender, les analyser, ressortent de la systémique et… nous recourons à des experts dont le propre est d’être, derrière le discours sur la nécessité d’être pluri-disciplinaire, mono-maniaques, enfermés dans leur discipline (quand la discipline n’a pas été créée exprès, en fonction de leur discipline. Ce qui fait que derrière beaucoup d’experts, se cachent de belles tautologies).
Le propre d’un expert, c’est, comme disait l’autre, de savoir de plus en plus de choses sur des sujets de plus en plus restreints, donc, au sommet de l’expertise, de tout savoir sur rien !
Ces experts font de leur « pouvoir sur… » un argument-massue : la rationalité. La notion de rationalité s’est substituée, au cours de l’histoire, à la raison, celle des Lumières, qui permettait de dépasser la volonté de Dieu.
En dépassant la raison qui permettait de triompher de Dieu, la rationalité nous enferme dans la dépendance à un nouveau Dieu : la statistique, servie par un clergé d’algorithmes.
L’archange INSEE terrassant la raison avec le Taiseur Rationnalisation. Ce qui est dans l’impossibilité de se mesurer n’existe pas. Nous sommes passés du « commissariat au plan » à la « gouvernance par les nombres » (voir les cours d’Alain Supiot au Collège de France).
Et comme le fait remarquer Paul Jorion, une des prémisses de la « science » économique » est le principe d’individualisme méthodologique selon lequel rien n’apparaît dans le comportement collectif d’une collection d’individus, si ce n’est une simple addition des comportements individuels.
Donc demeure vraiment curieux cet effort du marketing, de saisir les différences de micro-comportements individuels, pour ensuite les agréger en différents comportements collectifs.
On ne nous dit pas tout !
Les seins siliconés, qui ne s’affaissent jamais, même à l’horizontale. La pensée siliconée, celle qui ne s’avachit jamais, et qui tient debout toute seule, dans n’importe quel contexte.
Baudrillard. Cool Memories V.

© Le Matin Bleu 2005
En raison du décès subit du pharmacien Gomez qui devait remplacer le pharmacien Lopez, il n’y aura pas de pharmacie de garde dimanche prochain à Santiago du Chili. (communication de Pierre Dac à destination de Milton Friedman, dont on a annoncé le départ de chez Mercédès)
Pour pallier les pannes d’électricité dues aux manques d’énergie, il faut commencer à rendre l’apprentissage de l’écriture braille obligatoire, dès l’école primaire.
Aymé Shaman, Eco-théoriste