L’indécence ordinaire

L’indécence ordinaire

Pour paraître politically correct, la positive thinking attitude a besoin des alternative facts

Pendant que je réfléchis sur cette aire/ére de la postérité, je commence le dernier livre de Dany-Robert Dufour, La Situation désespérée du présent me remplit d’espoir. Face à trois délires politiques mortifères, l’hypothèse convivialiste.

Dès les premières pages, les remarques du Dufour me font penser que les réflexions sur l’émergence de la post-vérité doivent être sérieusement prises en compte.
Il me semble que les subtils distinguos sémantiques sur le mensonge, les faits alternatifs, etc. peuvent nous faire nous replonger dans les travaux de Victor Klemperer sur la langue du 3ème Reich.

Citons Dufour :
Et, pour commencer, il faut poser cette question : qu’est-ce qui pousse les hommes à investir des domaines aussi sérieux que l’au-delà de l’homme, l’économie et l’idée de peuple pour en faire sortir le support de délires mortifères ?
Question d’autant plus légitime que « nous autres, civilisations [qui] savons maintenant que nous sommes mortelles », comme nous l’a révélé Paul Valéry en 1919, nous n’en sommes pas à notre coup d’essai. Après la Première Guerre Mondiale, donc, nous avons connu trois grands délires politiques : l’ ultralibéralisme des années 1920 créateur de bulles spéculatives explosives et dévastatrices, le stalinisme/em> qui fut une religion politique absolue (celle du prolétariat au long duquel on pouvait et devait bâillonner, enfermer et tuer), le nazisme qui hallucinait un « peuple supérieur » commandant exterminer les peuples inférieurs.
À noter ici que j’emploie le terme « délire » de façon non pas métaphorique mais assez informée pour pouvoir préciser qu’il se déploie en quatre temps.
1) Le désir procède d’une idée fixe résultant d’une croyance fausse ou partielle, voire d’une pure et simple illusion.
2) Le délire présente la particularité de tellement résister à tout contre-argument convaincant, voire à la preuve du contraire, que toute objection ne fait que renforcer la croyance initiale.
3) Ce renforcement peut aller jusqu’à la création d’un système total dont le délirant se fait le maître absolu. Il devient alors le dieu d’une nouvelle religion qui doit s’imposer au monde. Les exemples ne manquent pas : le président Schreber dont le délire a été analysé par Freud. […] Ou encore Artaud qui disait avoir été « crucifié au Golgotha » […].
À noter que beaucoup de délirants ont la sagesse d’en rester là. […]
4) Cependant, d’autres vont un cran plus loin. C’est là où le beau délire se convertit en sinistres égarements. Certains délirants vont en effet jusqu’à tenter de forcer la réalité pour qu’elle s’accorde à leur délire. Ceux-là sort alors de la création artistique pour entrer dans une tentative de recréation du monde réel. Pourquoi ? Probablement parce qu’il ne suffit pas d’être fou pour créer un art brut sidérant. (Dufour. 2017:9-11).

Adolf Trump et Josef Bannon sont nos sauveurs. Ma grand-mère avait raison quand elle affirmait : « Ça m’a tellement mal qu’une bonne guerre nous ferait du bien ! ». Les joyeux duettistes semblent bien partis pour essayer de nous relancer la croissance.
Monsieur

Pour le chien qui marque son pouvoir, la taille du territoire est contrôlée par la contenance du réservoir. Chez les humains, c’est le liquide qui fonde la contenance. Aimé Shaman