L’y perd réalité

L’y perd réalité

Les râles du Réel 

Et sans doute notre temps… préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être… Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré.

Feuerbach (préface à la deuxième édition de L’Essence du christianisme)

Korzybski déclarait : « A map is not the territory it represents. » (une carte n’est pas le territoire qu’elle représente.).

Je crois me rappeler que Debord a écrit / dit quelque part que la réalité a besoin de l’image qui la redouble pour exister comme réalité.

Il me semble que Baudrillard a également écrit que « désormais, la carte précédait le territoire » (c’était il y a quelques années). Il a également écrit, dans Cool memories IV : « Le territoire, le corps, le réel, cette table n’ont pas disparu physiquement, ils ont disparu métaphysiquement. »

Il paraît non abusif de constater qu’aujourd’hui, les cartes n’ont plus besoin de territoire(s) pour exister : elles sont le territoire dont elles suffisent à fonder la réalité.

Le réel disparaîtra derrière les big data qui permettront de « re-territorialiser » les fournisseurs de ces données, ci-devant consommateurs d’une hyperréalité où ils pourront laisser gambader un imaginair pré-contraint.  

L’hyperréalité caractérise la façon dont la conscience interagit avec la réalité. Tout particulièrement, quand la conscience perd sa capacité à distinguer la réalité de l’imaginaire et commence à s’engager avec ce dernier sans comprendre ce qu’il fait, elle s’introduit alors dans le monde de l’hyperréel. (Néo trouvetout http://www.psy-luxeuil.fr/ )

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Un visionnaire, ça va, divisionnaires, Bonjour, les débats !

Aimé Shaman