C’est de la théorie !

C’est de la théorie !

Des pratiques qu’on veut ignorer                   

Le capitalisme est incapable de se limiter lui-même, la notion de préservation ou de conservation est une impossibilité systémique. Dans un tel contexte, la restauration de l’inertie du sommeil fait obstacle à tous les processus mortels d’accumulation, de financiarisation et de gaspillage qui ont dévasté tout ce qui avait autrefois pu avoir le statut de bien commun. (lu dans 24/7 de Jonathan Crary).

Celles et ceux qui ne veulent pas l’impossibilité systémique sont atteints de schizoïdie qui permet au système de fonctionner (le système ne marche pas, il fonctionne !). Dans les structures qu’il réclame pour son fonctionnement, l’humain est réduit à la fonction d’élément de la structure, dans une procédure.

Quelques manifestations fort diverses…

C’est au moment où l’orthographe est en perdition que l’on complexifie celle des prénoms (voir le statut du narcissisme dans la structure).

C’est au moment où le devenir de l’homme questionne, que l’on affirme sur l’avenir des animaux.

Pas d’hésitation quant à l’introduction d’une interdiction de fumer dans les lieux publics. Et pendant ce temps, le paysan parfume ses champs au glyphosate.

Les nicotinoïdes ne freinent pas la production de miel bio comme les traces de pesticides divers ne remettent pas en cause ces labels.

On pallie l’absence de gluten dans certains produits par l’ajout de différents E (200,300, n+1) potentiellement nocifs semblent convenir aux allergiques.

Nombreuses / nombreux sont celles et ceux qui utilisent leur smartphone pour dénoncer la dangerosité des ondes radio. Comme la connerie, la schizoïdie n’est pas genrée. 

La cheville de Neymar suscite l’inquiétude à propos des retours sur investissement du PSG. Rien aux infos sur les difficultés d’organiser un pique-nique en Syrie, dans la Ghouta orientale.

Les canons à neige produisent la neige pour des skieurs dont on nous dit que les 4×4 diesel participent au réchauffement climatique.

On utilise les taxes et la fiscalité sur le diesel comme variable d’ajustement.

On refuse de taxer le kérosène des avions et le fuel lourd des tankers et bateaux de croisières pour que les compagnies aériennes et les croisiéristes restent compétitifs (on nous aura bercer, dans nos études d’économie, au son de la libre concurrence, de la main invisible, etc.)

Des stations thermales boivent l’eau des communes voisines pour que Nestlé continue de mettre leurs Eaux en bouteille.

On s’interroge sur le pourquoi de la violence dans la société et on valide les programmes télé.

Etc..

Des stratégies pour accepter la situation et vivre dans le déni

On continue d’avoir recours aux « experts » et à la « raison », souvent confondue avec une de ses formes contre-productive,  la quantophrénie.

Tu proposes quoi…

La pathologie est, non seulement admise socialement, mais économiquement favorisée. Ceux qui la mettent en évidence et qui réclament une intervention « thérapeutique » se voient opposés une objection massue : « Alors, c’est quoi ta solution ? », « alors, tu proposes quoi ? ».

Ne te laisses pas piéger par cette « obligation », que tu entends et qui te serait faite, de synthétiser tes lectures, par un addict de l’émission Qui veut gagner des millions

Nous pouvons tout de même soliloquer…

Sur la question du « Que pouvons-nous faire? », je pense que cela passe par des comportements individuels, les « grands projets » se faisant récupérer par « le grand capital » (comme aurait dit Georges Marchais).

Il existe néanmoins un grand projet derrière ces comportement individuels: retrouver un « Nous », la « communauté ». Nous devons redevenir des Commoners, recréer des communs sur la basse du numérique, ce qui ne passe pas par les GAFAM, mais par des pratiques de Fablabs et de logiciels libres, une formation dès le plus jeune âge qui rende sensible à la valeur que nous créons en étant sur internet.

Je pense que le livre de Stengers [Au Temps des catastrophes] est intéressant de ce point de vue.

C’est souvent ceux qui ont une vie de merde qui veulent la prolonger… (et la vie, et la merde). Ils foutent la merde et ils s’y roulent en proclamant qu’ils nous lavent de la merde et nous en débarrassent. Comment pourrait-on vivre sans ces altruistes

Aimé Shaman