Pour être dans le cou^pt

Pour être dans le cou^pt

Le coup des coûts versus le coût des coups
Nous sommes dans une logique d’externalisation des nuisances et d’internalisation des profits. Nous sommes dans une représentation économique qui se vend comme logique et qui parle de productivité, de rendements, d’efficacité. Cette représentation du monde prétend que tout se mesure, que tout s’évalue, que tout se chiffre.
Tout ce qui ne se chiffre pas est soit contraint à se laisser réduire en quantités – pour accéder au statut d’objectivité –, soit condamné à demeurer au plan du « qualitatif » – toujours passible d’être ramené au plan de la subjectivité.
Notons au passage qu’à cette disqualification du qualitatif correspond sa survalorisation dans le discours publicitaire : la « qualité de vie », par exemple, est régulièrement utilisée pour présenter sur le mode « objectif » des pseudo besoins.
Nous constatons la disparition de l’humain dans un monde de technologies, de machines, de choses techniques exigeant de cet humain qu’il se plie aux procédures qu’elles réclament. La voix synthétique de la machine vous déclare que vous allez bénéficier d’un service personnalisé :… Autre, taper 5 (petite musique de fond)…

Il n’existe pas de pensée animée par les données.La seule chose qui soit animée par des données, c’est le calcul. […] La science positive fondée sur des données (la science Google), qui s’épuise à les juxtaposer et les comparer, met un terme à la théorie au sens emphatique. Elle est additive ou détective, et non narrative ou herméneutique.Byung-Chul Han

Mesures de sécurité sur Internet.
Pour prouver que je ne suis pas un robot, je dois répondre à des injonctions et entrer des formules, des chiffres, dans des espaces prévus pour. Pour prouver que je suis un humain et non un robot, je dois me comporter comme un robot. Si l’on demande à l’humain que je suis d’inscrire le chiffre 9 et que je m’avise d’écrire 3 ², si l’on me réclame le chiffre huit et que j’inscris 2 ³, je serai immédiatement identifier comme un robot et non comme un humain. La technique comme pharmakon détruisant l’humain après lui avoir permis de survivre !