Sexe aphone

En attendant l’utérus artificiel

Si par nature, l’homme est une bête de sexe, j’ai toujours eu des animaux de compagnie. (Mae West)

La différence entre le sexe et la mort, c’est que mourir, vous pouvez le faire seul, et personne ne se moquera de vous. (Woody Allen)

Je ne sais rien en matière de sexe, j’ai toujours été mariée (Zsa Zsa Gabor)

La prostitution est une des rares professions qui soient demeurées très artisanales en dépit du progrès technique. (Philippe Bouvard)

Pour combien de temps encore ces citations évoqueront-elles quelque(s) chose(s)?

Il semblerait que l’un des secteurs les plus concernés par la disparition du réel soit le domaine sexuel.

Monsieur Ray Kurzweil n’arrivera certainement pas à charger nos cerveaux sur des clés USB, mais nos cerveaux – singularité – parviennent déjà à se décharger sur des interfaces techniques et numériques.

Jean Baudrillard, dans De la séduction, écrivait : « la séduction est de l’ordre du rituel, le sexe et le désir de l’ordre du naturel ». Fin du rituel !

Dorénavant, le désir sera dans le marketing et le sexe, dans la machine et son mode d’emploi.

« À travers tous les trafics, manipulations ou transmutations génétiques de l’espèce, on est arrivé à un point de non-retour où l’on ne peut plus déterminer ce qui est humain ou non humain. » C’était encore Baudrillard, en 1999. 20 ans plus tard la mécanisation de la génétique permet un bien meilleur repérage.

Quelques repères ethnographiques

© Le Canard Enchaîné 2019.01.02
© Philosophie Magazine no 126, Février 2019

La Honte prométhéenne aura remplacé la Pudeur

Dans ma jeunesse, quand, entre mes bras, une femme s’exclamait « Oh, my God ! », je le prenais pour moi. Aujourd’hui, quand j’entends cette exclamation, je soupçonne qu’elle pourrait réclamer du matériel technique. 

Aimé Shaman