Un triangle qui tourne rond

Un triangle qui tourne rond

Le Cocu de service   

Le vin ne résoudra pas vos problèmes, l’eau non plus !

X.
Un livre

Grégoire Chamayou, dans son livre La société ingouvernable.

Une généalogie du libéralisme autoritaire, analyse longuement les débats internes au management, souvent hauts en couleur, l’ouvrage surtout, texte de l’économiste Friedrich Hayek à l’appui, une hypothèse stimulante : que la pensée néolibérale tire ses racines d’une théorie autoritaire de l’État incarnée par le juriste et philosophe membre du parti nazi Carl Schmitt.

(D’après philo magazine n° 124.)

Le Triangle qui tourne rond

« Cocu ? Un entier qui partage a moitié avec un tiers. » (Alphonse Allais)

Chez mon commerçant : un sujet établit une relation contractuelle avec un autre sujet pour une transaction sur un objet. Relation triangulaire transparente.

Sur une plate-forme Internet : un « sujet » (Google, etc.) établit une transaction « cachée » avec un « sujet » commerçant pour vendre de la publicité à un captif – l’utilisateur de la plate-forme – qui est « l’objet ». Relation binaire : l’objet n’est pas inclus dans la transaction.

Quand la prestation est gratuite, c’est le client qui est le produit. Le client est en état de « servitude volontaire », dans une dynamique addictive, rendu dépendant de prestations sensées lui simplifier la vie, lui faire gagner du temps (pour consommer plus de publicités qui le rendront addict).

Une fois le client dépendant de la prestation, la prestation peut cesser d’être gratuite et devenir payante. Pour ne pas devenir dépendant, une solution : payer pour être client Premium (ce qui n’empêche pas de s’être dévoilé par les renseignements personnels confiés aux plates-formes

« Au début d’une aventure, le cocu y est toujours pour quelque chose (Sacha Guitry)

Je suis trop occupé à conseiller des produits pour les tester moi-même © New Yorker