A Vos Souhaits ! (AVS)

A Vos Souhaits ! (AVS)

© Barrigue

[Les formes sociales ne peuvent plus] servir de cadre de référence aux actions humaines et aux stratégies à long terme en raison de leur faible espérance de vie : elles durent moins de temps qu’il n’en faut pour élaborer une stratégie commune et cohérente, et encore moins pour mener à bien un « projet de vie » individuelle. Zygmunt Bauman, La Société assiégée. 2007 [2005] : 7.

Désormais, le vif nourrit le mort !

Le vote prochain sur l’initiative concernant une 13ème rente AVS suscite bien des inquiétudes. Il semblerait que les trentenaires sont, dans leur majorité, opposés. Leur argument : « Nous, de toute façon, on aura rien ! ».

La logique néolibérale ne laisse que peu d’espoir à la jeune génération, et le ver de Hölderlin, dans Patmos « Wo aber Gefahr ist / Wächst das Rettende » (où est le danger / croît ce qui sauve) semble perdre de sa véracité.

« Quels mondes laisserons-nous à nos enfants ? » s’interrogent certains, quand d’autres, pour illustrer la schizoïdie fonctionnelle que réclame la reproduction du monde économique, questionnent : « Quels enfants laisserons-nous au monde ? ».

Je me rappelle d’une époque où, en Suisse, les loueurs d’appartements précisaient « pour couple sans enfants », dans le texte de leurs annonces. Je serais déçu de l’échec de l’initiative, mais je comprendrais, si l’échec était en grande partie dû à ces jeunes générations, qui trouveraient là un moyen de nous faire réfléchir – on peut toujours espérer que le mort nourrisse à nouveau le vif, autrement que par des héritages touchés à la retraite.

J’avalerais plus difficilement le non succès s’il était provoqué par une majorité de cantons alémaniques sensibles au vidage pronostiqué des caisses de l’AVS et à l’argument de la complexité pour mettre en œuvre, de manière équitable, le versement de la 13e rente, si on veut que les super-riches ne profite pas.

Pour ce dernier argument, ce sont beaucoup de ceux qui nous bassinent avec les miracles que permet l’intelligence artificielle, qui le mettent en avant. Pour le vidage des caisses AVS et le fait que nous pourrions manquer d’argent dans 10 ans, je suis naturellement plus ouvert : il ne faut pas que nous risquions un manque de couverture aérienne, si l’Autriche nous attaquait, après un Anschluss sur le Liechtenstein.

La Suisse reste sérieuse, même si « il ne faut pas prendre l’Helvétie pour des gens ternes. » (Comme aurait dû pu dire Diogène ou quelqu’un du même tonneau).

© Le Progrès

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