Dream Time et Rêve Party – 3

Dream Time et Rêve Party – 3

l’homme est né fou, certains le demeurent

Samuel Beckett

La notion  “Limitarisme” publié le 10 février 2024

Ré-introduction de « vrais taux » d’imposition.

L’idée aujourd’hui communément admise : une entreprise appartient à ses actionnaires. « Avant », on apprenait qu’une entreprise appartenait à un patron suffisamment crédible pour que des investisseurs lui fassent confiance.

Mais la financiarisation de l’économie est passée par là : des capitaux en quête de rendement se placent ; des CEO – exécuteurs en chef ? –, dont la rémunération dépendra du rendement, sont en place. La créativité de semblant pas l’apanage des écoles de management, la diminution de la masse salariale est envisagée comme moyen de doper le rendement des actions (comme d’ailleurs le rachat d’actions, qui peut être comparé, pour les finances, à ce que le Viagra est pour la sexualité masculine).

Les salaires, perçus comme des dépenses et non comme des investissements, ne sont envisagés que comme une variable d’ajustement. Plus question de considérer le sens de l’activité, dans la plupart des cas absent de cette dernière – à lire, le livre de David Graeber, 2019, Bullshit Jobs.

Dès lors, pourquoi se scandaliser quand des employés font grève « juste » pour des augmentations de salaire. Le prolétaire-consommateur sait bien que les rentiers-dividendes ont besoin de sa consommation.

Les dividendes viendront enrichir des rentiers et des fonds de pension qui s’occupe du bien-être de leurs retraités. Passage d’un état biologique où « le mort nourrit le vif » à une situation néolibérale ou « le vif nourrit le mort ».

Il vaut la peine de regarder quels étaient les taux d’imposition pratiqués aux Etats-Unis, par exemple, au moment du New Deal et avant que Ronald Reagan découvrent que « l’Etat, c’est le probème ! ».

Dans le livre de Saez et Zucman (2020) : Le triomphe de l’injustice. Richesse, évasion fiscale et démocratie, les deux chercheurs ont poussé le vice jusqu’à développer un logiciel permettant les simulations fiscales. Celles et ceux qui seraient tentés de développer quelques arguties chiffrées, en seront pour leurs frais – quoique, post truth oblige, le moins probable devient de plus en plus certain.

Ils nous auront fait remarquer, entre autres, que le taux moyen d’imposition des riches, sous Eisenhower, était de 55 %.

Quelques pages auparavant, ils nous avaient rappelé

Et un dernier pour la route…

Aller Donald (après Ronald): TASA, There are several alternatives (il existe plusieurs alternatives – puisque, depuis quelque temps, l’alternative, c’est plus que deux).

Le pas est mince entre la raison aveugle et la folie rationnelle.

Aymé Shaman, oubliant qui il plagie