Fête de la bière : Desperados vs Corona

Fête de la bière : Desperados vs Corona

La croyance fantasmatique en la maîtrise technique totale d’un devenir artificiellement modifié de l’espèce se heurte à la constellation imprévisible de ses conséquences et de ses effets de retour

Patrick Tort, L’intelligence des limites

Jouer au confinement

Ayant dû jouer au confinement, plusieurs fois au cours de mon existence, j’ai fini par m’y habituer. Merci donc à ce virus qui me donne l’occasion de m’ouvrir.

Ma formation en anthropologie économique me donnant l’occasion de socialiser mes tendances paranoïdes en les faisant passer pour des méthodologies de recherche et me faire échapper ainsi à des éventuels reproches de « complotisme », je n’ai pas pu m’empêcher de formuler une hypothèse :

Et si tempête autour du coronavirus, l’agitation des chaînes de télévision, les injonctions paradoxales – porter le masque ou pas, être confiné ou pas, etc. – n’étaient là que pour camoufler la montée de la crise financière résultant du refus d’appliquer la bonne pharmacopée, suite à la crise de 2008 ?

Quand j’émets cette hypothèse, je ne pense pas à la volonté consciente d’un groupe d’Illuminati, d’une trilatérale, des juifs ou des francs-maçons (ou pire : une alliance des deux !), mais de la conséquence d’actes guidés par des stratégies incapables de penser le long terme, obnubilées quelles sont par les rendements à court terme.

Des politiques, qui niaient l’influence des lobbyistes, ont évoqué les coûts de la santé pour « rationaliser ». Il y avait trop de lits dans les hôpitaux publics, il fallait laisser faire le sacro-saint marché, etc. Aujourd’hui, des politiques, oublieux des effets secondaires de la globalisation, de la mondialisation, viennent nous expliquer piteusement que le manque de masques, par exemple, est dû au fait que les usines qui les fabriquent sont situées en Chine.

Après la crise de 2008, il était naturellement plus facile de bricoler des accords de Bâle n+1 que de splitter les banques. Jusqu’à quand des économistes, qui font croire à l’existence d’un « prix Nobel d’économie » plutôt que d’avouer un « Prix de la Banque de Suède en l’honneur de… », pourront, grâce à ce type d’artifices laisser croire que l’économie est une science exacte ? Jusqu’à quand, ces mêmes économistes continueront de faire croire que les propriétaires d’une entreprise sont les actionnaires ? Etc. etc.

Si la situation n’était pas dramatique pour de nombreuses personnes, de nombreuses entreprises de l’économie réelle, il me serait permis de partir d’un immense éclat de rire. Malheureusement, j’aurai les lèvres toujours un peu gercées à l’idée que la finance va continuer de nous faire croire que la crise économique qui va se présenter à nous est une crise de l’économie « réelle ».

Je ne suis pas virologue, je ne suis pas un spécialiste de la santé, mais je reste persuadé que beaucoup d’événements, dans la situation que nous vivons aujourd’hui, sont la conséquence de politiques dont la finalité est uniquement financière – le maximum de profit dans le minimum de temps.

Envie de retourner rêver d’un monde où les salaires ne seraient plus des « dépenses », mais des investissements, où la masse salariale cesserait d’être une « variable d’ajustement ».

Pour une analyse documentée sur l’épreuve du corona virus, voir le blog de Jean-Dominique Michel, Covid-19 : fin de partie ?! http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

 » Conseil » de lecture : Emmanuel Saez et Gabriel Zucman. 2020. Le Triomphe de l’injustice. Richesse, évasion fiscale et démocratie. Paris, Seuil.

Pour une analyse financière «différente », à la tonslité que j’apprécie personnellement, les analyses de Thomas Veillet, sur www.investir.ch où j’ai pris l’illustration qui suit (pour ne pas être au bout du rouleau – oui, c’est facile, mais dans un environnement de rentabilité, la facilité ne devrait-elle pas être récompensée ?)

© Thomas Veillet https://www.investir.ch/2020/03/le-krach-est-contagieux-tout-comme-la-connerie-visiblement/ Le Blog de Thomas Veillet, Chronique du 19.03.2020 : Le KRACH est contagieux, tout comme la connerie visiblement.

Mondialisation : comment faire fabriquer moins cher ailleurs ce que l’on aurait pu payer plus cher si l’on avait fabriqué soi-même, ici.

Aimé Shaman