Après avoir rencontré ce week-end des génies autoproclamés…
Je révise mes conceptions de la post modernité, je relis quelques définitions. Après mûre réflexion, je conclus que certain_e_s ont besoin de proclamer, pour se penser géniaux, le droit de faire n’importe quoi! Si Desproges était toujours vivant, il leur conseillerait certainement de ne pas jeter leurs préservatifs car des petits Mozart et Einstein sont peut-être à l’intérieur.
Le postmoderne est un double Je.
Il s’accorde le pouvoir de rendre compte du monde et se refuse de rendre des comptes au monde. Son Je, si tu le lis et le juges au premier degré, te traitera d’ignorant et rira de toi en disant qu’il fallait comprendre au second degré ; et si tu t’avises de sortir du premier degré, il criera au scandale, à l’interprétation malveillante, en déclarant qu’il n’existait rien en dehors du premier degré. Le postmoderne s’arroge le droit de juger le monde en refusant au monde le droit de juger.
Le postmoderne, aujourd’hui, comme beaucoup d’anarchiste hier, confond individualisme et individuation. L’individualisme, dans la société des Ego, promeut et fabrique des individus isolés et privés d’autonomie sitôt que cesse de se poser sur eux le regard des autres. Tandis que l’individuation est un processus itératif de recherche du Soi par Je, processus d’ouverture aux autres par laquelle le sujet fonde la singularité qui le fera unique, irremplaçable.
De la revendication d’Anarchiste qui servait à cacher un égoïsme, on est passé à la proclamation de Postmoderne qui travestit, oxymore, un égotisme complaisant, dans la société du spectacle.
En jouant à ce jeu-là, le postmoderne s’imagine peut-être perdre les autres plutôt que d’avouer qu’il a de la peine à se trouver.
De là à conclure que les postmodernes sont à la fois symptômes et métastases de la schizoïdie ambiante…
Longtemps, je me suis touchée de bonheur…Marie-Madeleine
