Ah ! Mort du Bedos – Amor du Demos *

*pendant que Bigard parle de peuple.

Je vais bien. Et si tout le monde allait aussi bien que moi, j’irais beaucoup mieux. Guy Bedos

J’aide les riches à devenir rentiers et les pauvres à s’endetter.

Damien Lelièvre. Force de vente.

Notes suite à l’écoute d’un entretien Paul Jorion / Jacques Attali sur PJ TV

Si je résume une partie de l’entretien, portant sur la suite des événements, « après » la crise, du point de vue de ces deux chercheurs (il ne s’agit pas de paroles définitives sur ce que sera le « monde d’après », comme il ne s’agit pas de phases bien distinctes et successives, et par lesquelles on passerait obligatoirement) :

En ce qui concerne l’avenir, cinq étapes sont possibles, chaque étape pouvant en chevaucher d’autres. De plus, il n’est pas sûr du tout que chacune de ses étapes se réalise complètement.

• Déclin des USA.
• Bataille pour remplacer les USA dans le leadership mondial. Il n’est pas certain que la Chine succède aux USA.
• Dans l’histoire pas d’empire dominant occupe ce poste. Plutôt des démocraties. Le point de vue d’Attali : le chaos sera dominé par le marché et avec un leadership de grandes entreprises.
• Chaos véritable.
• État de droit mondial. Réussira-t-on ?

On va observer une extraordinaire aggravation des inégalités face à l’économie de la vie (santé, éducation, culture, instruction, etc.). Comment contraindre l’économie du côté de l’économie de la vie ? Comment les contraindre ? Il faudrait des gestes politiques forts. Actuellement, on arrose toutes les entreprises. Il faudrait réserver les encouragements de l’État aux entreprises qui présentent un intérêt pour l’humain. Le politique devrait fonctionner sur le long terme.

Que peut-on faire au niveau individuel, si l’on n’est pas décideur n’est pas décideur ? Favoriser toutes les actions, même les plus minimes, qui vise à reconstituer des niveaux de proximité, de localité, de mise en commun…

Beaucoup de pistes et, également, beaucoup de questions, dont une qui me travaille : quel est l’élément introduit par la pandémie qui ne pourra être oublié et aura une influence positive sur la globalité du système? Ou, dit autrement: quel élément forcera « les décideurs » à se poser des questions au lieu d’énoncer des certitudes?

Médecine, nf. : Religion antique fondée par Hippocrate, la médecine part comme le bouddhisme du principe que la vie est essentiellement exposée à la maladie, la vieillesse et à la mort, et radote, comme le bouddhisme, qu’on peut la prolonger en évitant les viandes, les alcools et les tête-à-tête avec Zita Görög. Depuis quelques siècles, cependant, la médecine, découvrant les vertus sopitives de l’opium et que la mort est provoquée par l’arrêt du cœur, a commencé à se prendre pour une science – illusion devenue fort rentable depuis l’apparition de l’industrie pharmaceutique, qui met l’illumination à la portée des peuples les moins méditatifs du monde sous forme de pastilles remboursables.

Stéphane Legrand. Le dictionnaire du pire.

Le crédit, c’est la cocaïne de l’économie mondiale, ça dope la consommation en puisant aujourd’hui sur les ressources de demain.

Damien Lelièvre. Force de vente.

Dans ce présent billet les deux citations extraites d’un livre de Damien Lelièvre, et qui vient faire l’objet d’un commentaire par Émilien Bernard (le Canard enchaîné du 27 mai 2020) : Force de vente. Dans la peau d’un conseiller financier.

À propos du Canard Enchaîné, certaine connaissance de mes amis ne supporte pas que j’utilise cette source comme référence. J’ai fini par comprendre pourquoi il tient à garder ce journal dans la case « satirique » car ça lui permet de rire, sans mauvaise conscience, passer à bon compte pour un optimiste, alors qu’il est fondamentalement pessimiste (et qu’il tient à se le cacher).

Attitude commune à beaucoup de Français pour qui le Canard et la Cour des Comptes suffise à l’imaginer qu’on ne se fait pas rouler dans la farine, qu’on maîtrise et, donc, qu’on peut continuer d’afficher l’arrogance, voire la morgue, de ceux à qui « on ne la fait pas », à la face du monde. Je reste quant à moi convaincu qu’à l’heure où les milliardaires se payent des journaux contraints de chanter leurs louanges sous peine de se voir couper des budgets de publicité, un journal sans publicité est une garantie d’information (d’autant que, si cette information se révélait fausse, ça ferait longtemps que le Canard enchaîné aurait coulé, sous les sommes de dommages et intérêts à payer).

Télé-Travail Forme singulière d’occupation qui fait passer d’un travail « à la chaîne » à une activité « sur les chaînes ».

Aimé Shaman