La sénescence, c’est d’naissance !

La sénescence, c’est d’naissance !

Avertissement aux transhumanistes pour qu’il me fiche la paix…

En partant du principe qu’on n’était jamais aussi bien servi que par soi-même, j’avais décidé de me souhaiter un excellent anniversaire. Retour sur soi et feuilletage de vieux papiers. Je retrouve un texte que j’avais dû écrire en décembre 1978, après avoir assisté à un accident piéton contre voiture, dans une rue de Genève, alors que je me rendais à l’I.U.E.D.

Je suis né le 18 juillet 1947, 10 ans après le 18 juillet 1937 (Quod erat demonstrandum !), jour où Hitler déclarait: « Des œuvres d’art qui ne peuvent être comprises et qui ont besoin d’être accompagnées d’un tas d’explications pour prouver leur droit à l’existence et aller toucher des névrosés sensibles à ce genre de stupidités et d’insolences, ne pourront plus atteindre la nation allemande… »

Je suis né le 18 juillet 1947, œuvre d’art s’il en est, l’art étant partout « puisque L’artifice est au cœur de la réalité » (Baudrillard, Jean. L’échange symbolique et la mort. » Trente ans plus tard, je garde le sentiment d’être incompris malgré la foule d’explications dont je m’accompagne – et peut-être à cause de…- pour me prouver le droit, sinon le devoir, à l’existence.

Et pourtant… A 20 ans, le problème de la névrose ne se posait pas, et l’insolence suffisait pour cacher ma stupidité! Est-ce à dire qu’aujourd’hui, une stupidité insolente suffirait à masquer la névrose?

Le temps approche où, par manque d’intérêt à atteindre ouvertement la nation (française, allemande ou moldo-valaque, qu’importe!), je refuserai fermement les nationalités. Et peut-être s’agit-il là d’une façon de retrouver ses racines.

Quelques décennies et années d’analyse plus tard, je remplacerais le mot « racines » par « identité ». Les démocraties meurent devant la servitude volontaire des consommateurs qui permettent au néolibéralisme de triompher sans gloire. Et avec une peur pour mon identité : alors que je suis membre de Exit depuis plus de 20 ans, je crains que des « humanistes » en transe décident de me maintenir en vie, contre ma volonté, permettant ainsi aux professionnels de la molécule d’arrondir leur pécule.

Le médecin : « il n’y a plus rien à faire ». Ce qui passe pour un aveu d’impuissance n’est en fait que l’expression d’une illusion de pouvoir. Il n’y a jamais rien eu à faire. Heureusement ! C’est ce qui permet que tout demeure possible !Aimé Shaman