Mort à crédit

Les fonds investissent dans le fond

Quelques chiffres tirés du dernier livre de Paul Ariès

Paul Ariès. 2018. Gratuité vs capitalisme. Des propositions concrètes pour une nouvelle économie du bonheur. Paris. Larousse.

L’humanité emprunte chaque année à la nature 68 % de ressources renouvelables de plus que les flux annuels de régénération naturelle de ses ressources ne l’autorisent. (p. 57)

Les gaspillages alimentaires nord-américains représentent 100 milliards par an, soit trois fois ce qui serait nécessaire, chaque année, pour régler le problème de la faim dans le monde. (p. 68).

Nicholas Stern, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, a dirigé un rapport sur les conséquences du changement climatique, remis, en 2006, au gouvernement britannique. Il en résulte que la crise écologique engendrerait des perturbations d’une ampleur comparable à celles liées, à la fois, aux deux guerres mondiales et à la grande crise économique de 1929. Ces dommages climatiques représenteraient jusqu’à 25 % du produit mondial brut de façon définitive. (p. 114). Selon l’O.N.G. Oxfam, 62 personnes possèdent autant que la moitié de la population mondiale, contre 388 il y a seulement cinq ans. La richesse des 62 plus riches a progressé de 44 % depuis 2010, tandis que celle, toute relative, de la moitié la plus pauvre de l’humanité a baissé de 41 %. Essayons de voir les choses de façon positive : 4 % de la richesse des 225 plus riche couvriraient les besoins de base de toute la population planétaire… (p. 120).

[NDR : le dernier rapport Oxfam qui vient de paraître début 2019 aggrave encore les chiffres : les 28 plus riches posséderaient autant que la moitié de la population mondiale la plus pauvre – de mémoire, à vérifier].

La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 777 millions en 2015 à 815 millions en 2016 et s’approche des 900 millions, soit une personne sur huit ou neufs. (p. 206).

L’organisation des obsèques nécessite un budget toujours plus conséquent, puisqu’il a augmenté, depuis 1998, 2 fois et demie plus vite que l’indice des prix à la consommation (3000 € pour une crémation et 3500 pour une inhumation). Le marché de la mort dépasse les 2,5 milliards d’euros. Le secteur marchand s’est emparé de 80 % des enterrements, avec la société des Pompes funèbres générales (fondée en 1828), aujourd’hui propriété de fonds d’investissements américains et canadiens. (p. 239)

L’argumentaire pour la gratuité (sous certaines conditions selon les secteurs) développé par Paul Ariès mérite qu’on l’étudie, même si l’on entend déjà de nombreuses voix le condamner sous prétexte d’utopie. En tout cas, de nombreux chiffres donnent l’occasion de nous montrer très méfiants, face aux arguments de malthusiens quant au maximum de population que pourrait supporter la planète.

© Reiser

Ariès vient de sortir Lettre ouverte aux mangeurs de viande qui souhaitent le rester sans culpabiliser. (2019. Larousse). Une fois la lecture terminée, je pense que j’aurais l’occasion d’y revenir.

Pour pallier les pannes d’électricité dues aux manques d’énergie, il faut commencer à rendre l’apprentissage de l’écriture braille obligatoire, dès l’école primaire.

Aimé Shaman